Les oasis se caractérisent par un climat dominé par la faiblesse des précipitations, de fortes amplitudes thermiques, et par la nécessité de mobiliser l’eau pour l’accomplissement de l’activité agricole et économique. Elles assurent un rôle multifonctionnel environnemental, économique et social dans les zones arides du globe.

 

La question de l’eau est ainsi vitale dans ces milieux oasiens où il est nécessaire d’en connaître les potentialités, les ressources et d’avoir des stratégies pour leur gestion durable en termes de mobilisation et d’utilisation raisonnée pour les préserver et les mieux valoriser.

 

Les écosystèmes oasiens sont le berceau d’une riche biodiversité. Les oasis traditionnelles de l’Afrique du Nord et du Moyen Orient se distinguent par une biodiversité végétale et animale très importante. En plus de la diversité exceptionnelle du palmier dattier, les cultures associées telles que des espèces arboricoles, céréalières, maraîchères, fourragères et aromatiques leurs environnements renferment également une richesse en espèces pastorales et médicinales. Les écosystèmes oasiens constituent également des berceaux des espèces animales domestiques et sauvages. Comme exemples au Maroc, on peut citer les races ovines D’mane et Siroua avec leur capacité d’adaptation et de production en ces milieux oasiens. Aussi, est-il important d’avoir des stratégies et des plans d’action adaptés pour préserver et valoriser cette biodiversité.

 

Les sols des écosystèmes oasiens, bien qu’ils couvrent de grandes étendues, sont en face de grandes menaces de dégradation par des intempéries, de salinisation et de désertification. Les phénomènes d’érosion, de fatigues, de pollution et de perte de fertilité sont des menaces réelles qu’il est urgent de caractériser et de développer des actions concrètes pour les réduire pour une gestion durable du patrimoine terre.

 

Outre les phénomènes naturels qui pèsent sur la durabilité des écosystèmes oasiens, les transformations sociales sont aussi à prendre en considération pour avoir une vision intégrée de développement durable des oasis. L’intégration des jeunes dans cette vision devient une nécessité urgente pour préparer un avenir meilleur pour les oasis et leurs occupants.

 

Au niveau des oasis à palmeraies, la filière dattière constitue un levier de taille pour la sauvegarde de telles oasis. Elle requiert une approche intégrée avec des solutions appropriées autour de laquelle s’organise toute l’activité agricole. Cette approche, dans le cas du Maroc a été mise en place dans le cadre du Plan Maroc Vert et consolidée dans le cadre de Génération Green. Elle a permis un rebond considérable de développement de ces zones. Cependant, il y a lieu de rappeler que le palmier dattier bien qu’il soit adapté aux conditions climatiques des oasis, il fait face à une multitude de défis et de menaces et fragilisé par les sécheresses récurrentes (maladies cryptogamique, ravageurs, salinisation des sols…).

 

En dépit de ces atouts indéniables des écosystèmes oasiens, la majorité des oasis à travers le monde sont ainsi confrontées à de sévères contraintes : sécheresse, enclavement, salinité, érosion génétique animale et végétale et ensablement conduisant à la désertification. Face à ces contraintes, amplifiées par les effets de changement climatique, il s’avère nécessaire d’aborder la complexité de la problématique du développement dans les oasis avec une approche d’ouverture et d’échange d’expériences entre toutes les parties concernées par les espaces oasiens de divers pays. Il est certain que des efforts ont été fournis ci et là et des programmes de recherche ont abouti à des divers résultats importants. Mais cette complexité requière une réflexion approfondie, multi-institutionnelle et multisectorielle afin de proposer des options de gestion intégrées et durables de ces espaces.

 

A cette fin, il est proposé l’organisation du ‘’Congrès international des oasis et du palmier dattier’’ en une deuxième édition.